ou
Cette histoire commence vers 1934...
Claude Camille Maurice Corneille naît le 7 janvier 1938.
L’accouchement est difficile. Isabelle est à la mort à cause d'une fièvre puerpérale.
Le bébé est confié à sa grand-mère maternelle qui est aussi sa marraine.
Après plusieurs mois, Isabelle part en convalescence chez ses parents.
À peine la petite famille peut-elle rentrer chez elle à Gand, que la guerre éclate.
Des bombes tombent dans le jardin
et un général allemand prend ses quartiers dans leur maison.
Claude commence à fréquenter l’école maternelle.
Claude commence sa première année primaire à la Retraite du Sacré-Cœur
Isabelle retourne à Bruxelles, chez ses parents, pour y passer sa convalescence,
et Claude retrouve sa chère marraine.

Le 1er janvier 1945, André est "cité à l’ordre du jour" pour son aide précieuse
fournie à l’Armée secrète.
fournie à l’Armée secrète.
Quand Isabelle est rétablie, la petite famille rentre à Gand.
En 1946, Claude continue l’école à Gand, au Sint- Amandus Instituut, en flamand
et il reçoit un chiot : un loulou de Poméranie.
André est directeur à la Régie des Télégraphes et Téléphones,
ce qui implique des obligations officielles avec inaugurations et cérémonies,
discours et dépôts de gerbes de fleurs…
Isabelle est resplendissante.
De 1948 à 1952 Claude séjourne à l’école
abbatiale bénédictine de Saint-André-lez-Bruges
à Zevenkerken…
Le Père directeur est un ami de la famille et vient lui-même s’assurer du niveau des connaissances de Claude.
Le 6 juillet 1948, sa chère Marraine décède et lui laisse cette lettre d’adieu :
Entre Claude et le titulaire de sa classe, le Père Alain, c’est tout de suite la bagarre :
Claude nargue le Père Alain qui le prend définitivement en grippe...
Le 13 août 1949 ils partent en Suisse et Claude voit, pour la première fois,
les montagnes de l’Oberland bernois.
Mais le séjour en internat devient de plus en plus pénible
1950
Malgré les mauvaises notes en discipline Claude termine l’année scolaire premier de classe.
Monsieur le Directeur Barbier pose la première pierre de la Centrale Téléphonique, chaussée de Courtrai à Gand, le 7 octobre 1950.
1951 Malgré les mauvaises notes en discipline Claude reste premier de classe.
Pendant les vacances ils visitent Venise...
… et les Dolomites !
La carrière d’André devient de plus en plus sérieuse...
Mais les événements se précipitent et le bulletin du 12 avril 1952 marque la rupture définitive de Claude avec le “monde normal”
Cette année les résultats scolaires sont mauvais, Claude est renvoyé de Sint-Andries et les vacances se passent au Portugal...
Pendant l’année scolaire 1952-1953 Claude est inscrit à
Sint-Jan-Berchmans à Bruxelles.
Claude reçoit la permission de faire une promenade seul.
Le sentier est obstrué par une coulée de neige. Il essaye de la traverser mais manque de précipiter dans le vide
Il doit se glisser cm par cm pour rejoindre le sentier.
Les parents s’inquiètent et vont avertir les guides.
Les secours sont prêts à partir quand il arrive.
Le lendemain ses parents le confient à un guide pour qu’il apprenne combien la montagne est dangereuse. Il gravit le Dôme et l’Aiguille
de Polset le 21 juillet 1953.
Mais pour ne pas salir son beau costume du dimanche, il est allé en short et rentre avec un terrible coup de soleil...
Claude passe les années scolaires 1952-53 et 1953-54 à Sint-Jan-Berchmans.
Mais là aussi, il est renvoyé et ses résultats sont mauvais.
Pendant les vacances dans les Alpes Bernoises Claude fait la voie normale du Gspaltenhorn avec le guide Alfred Stäger de Murren, le 23 juillet 1954
Le 1er septembre 1954, Claude subit un examen médico-psychopédagogique.
Claude obtient son diplôme d’humanités en juin 1955. Ses résultats sont à peine suffisants. Ses problèmes de discipline n’ont fait qu’empirer...
Mais pendant ce temps-là, à l’autre bout du monde...
La Domenica del Corriere, le 31 juillet 1954:
Pendant l’été 1955, Claude séjourne avec ses parents à Cortina d’Ampezzo et
André confie son fils à “un guide local”...
Ils vont aux Cinque Torri...
… à la Tofana...
.
… à la Punta Fiames...
À peine rentré à Bruxelles, Claude téléphone au Club Alpin pour demander de s’y inscrire.
Pour l’année académique 1955-1956, Claude est inscrit à la Faculté Saint-Louis en philologie romane.
Le directeur de Saint-Louis écrit aux parents:
Le 4.VIII.56, Claude arrive aux Tre Cime
Du 5.VIII.56 au 6.IX.56 Claude va d’abord dans les Tre Cime ensuite il part dans le massif de la Civetta.
5.VIII.56 Cima Piccola—Spigolo Giallo avec Henri Mabille
8.VIII.56 Cima Grande voie Comici-Dimai
12.VIII.56 Punta Civetta voie Solleder-Lettenbauer
16.VIII.56 Torre Venezia voie Tissi
18.VIII,56 Torre Venezia voie Castiglioni
21.VIII.56 Torre di Babele Spigolo Soldà
22.VIII.56 Torre Venezia voie Castiglioni
23.VIII.56 Torre Venezia vois Ratti
25.VIII.56 Torre Su Alto voie Ratti
4.IX.56 Cima della Busazza voie Rittler
En un an, Claude est passé des petites voies en second avec guide aux grosses voies en tête...
En 1957, Claude va grimper dans les Pyrénées, au Saussois en avril et, le 4.VIII.57, il retourne dans le massif de la Civetta.
Le 22.VIII.57 il fait son premier solo au Bocia du Campanile di Brabante.
Le 4.IX.57 il est à Coldai avec Dieter Marchart, Walter Philipp et Dieter Flamm.
Punta Tissi - socle 8 h
Dieter et Claude attendent les deux autres qui ouvrent la "Philipp
Flamm"
Mais à Bruxelles :
2.I.58 Claude commence son service militaire dans les TTR à Malines puis Bensberg.
En 1958 pendant que Claude est au service militaire, Rover, le petit Jop qui a été un adorable compagnon pour toute la famille, s’en va rejoindre Marraine...
Pendant que Claudio est à l’armée, il demande à ses parents de faire ses courses à Paris...
Il est démob le 1.III.59. Il sera rappelé en 1961 et 1962 et passera le brevet de “14 mots de 5 lettres à la minute”…
Claude travaille dans un bureau, après quelques semaines il tombe gravement malade.
Isabelle demande conseil à son confesseur...
Dès le 28.VI.59, Claude est aux Tre Cime. Parmi une dizaine de voies, le 3.VII.59 il parcourt la Preuss de la Cima Piccolissima en solo.
Puis arrivent ses amis Jean Alzetta et Nadine Simandl.
Le 20.VII.59, ils font le Pilastro de la Tofana di Rozes.
Bepi Reider leur demande: “Avec elle? Vous l’avez mise dans le sac?”
Ensuite, le 23.VII.59, ils font la Couzy et le 28.VII.59, la Demuth de la Ouest.
Claudio répète la Brandler Hasse de la Grande le 3.VIII.59 et part à Vazzoler, dans la Civetta.
Le 11.IX.59 il parcourt la Comici en solo et le 20.IX.59 il fait la première solitaire de la Cassin de la Ouest.
Claude rentre à
Freyr le 1.X.59. Il y fait là aussi parler de lui.
* Pierre de Radzitzky d’Ostrowick
Le 30.XII.59, un charmant adolescent de 16 ans apparaît dans l’émission radio Paris-Cocktail ; il porte “le nouveau nom du Rock français”:

Le 25.VI.60, Claudio retrouve son ami Heinz Steinkotter à Blens.
Début juillet il est dans le Rätikon
et le 18.VII.60 à la Kleiner Drusenturm, voie Dietrich Mader.
Puis il part pour la Brenta Alta, voie Oggioni le 26.VII.60 ;
puis la voie Aste à la Cima de Pratofiorito ;
et la Cima d’Ambiez, voie Fox-Stenico, le 30.VII.60
à l’hopital...à Innsbruck...
Trois passions se confirment: la montagne, Johnny... et... les filles...
15.VII.61 Claudio est à Vazzoler quand il apprend que Nadine Simandl, Jean Alzetta, Jean Duchesne et André Focquet ont été emportés par une avalanche au Groenland...
Et le lendemain, Bepi Reider, le gardien du refuge Locatelli observe les parois Nord :
1961 est une année fertile.
Le 27.VII.61 Claudio a aussi fait la Comici de la Cima Grande en solo.
et le 29.VII.61 la voie Miriam de la Torre Grande aux Cinque Torri
En suite il fait plusieurs voies dans la Brenta mais il se fait surtout remarquer en descendant de la Preuss du Campanile Basso
Le 16.VIII.61 il avait ouvert la Direttissima de la Cima d’Ambiez avec Toni Masè, il y reviendra 5 ans plus tard avec Steinkötter et Hasse pour la Via degli Strapiombi.
Le 28.VIII.61 il fait la 1e solitaire de la Andrich-Faè de la Punta Civetta,
le 1.IX.61 la 1e solitaire de la face NO de la Torre di Valgrande dont il restera particulièrement fier,
le 28.IX.61 il fait la Steger du Catinaccio en solo.
Il y avait une fille qui grimpait avec eux et qui lui plaisait beaucoup,
mais quand il parvient à la bloquer entre deux portes...
Le 21.X.61 Claudio rentre en Belgique.
1962 commence par un séjour dans les Calanques du 2 au 5.I.62 .
Le 15.VII.62 il est au Rotwandspitze.
Le 18.VII.62, il fait le Spigolo del Velo en solo.
Le 20.VII.62 Claudio part avec Roberto Sorgato pour la voie Buhl de la Cima Canali.
Ils s’engueulent, se décordent, redescendent, s’excusent, se ré-encordent et font la voie...
Le 25.VIII.62 Claudio fait la 1° solitaire de la Comici de la Punta Civetta
Mais d’autres problèmes compliquent les questions alpinistiques : Bepi Pellegrinon, le nouveau copain de Claudio est entouré de jolies filles...
Dans son article Sorge qualifie Claudio de “Descartes de l’alpinisme“.
Claudio a été tellement occupé qu’il ne rentre à Freyr que le 20.X.62.
1963 commence sous les auspices de la Gusela del Vescovo (la "Bite de l’Évêque") dont Claudio et Bepi parcourent la voie normale le 8.VI.63.
Aux Cinque Torri il y a eu un mort dans la Voie Miriam...
Puis Claudio va au Catinaccio, aux Tre Cime, à la Civetta et le 31.VII.63 …
Claudio part avec Pit Schubert pour la Scheffler-Uhner de la Marmolada di Penia qui se termine par une cheminée très étroite Pit réussit à passer dedans, tandis que Claudio...
Il doit gravir la cheminée extérieurement...
Ses aventures féminines continuent à prendre beaucoup de temps et de patience...
Enfin sa conquête sentimentale est un succès…
L’an prochain ce sera un souci en moins...
Entre deux rendez-vous et une cour assidue, Claudio retourne aux Tre Cime, Pordoi, Catenaccio, Civetta, Tofana, Cima Scotoni...
Le 1.X.63, il fait la 1e solitaire de la Ratti de la Torre Venezia.
Le 3.X.63 Claudio est au festival de Trento. Armando Aste lui dit qu’il devrait ouvrir quelques belles voies au lieu de se contenter de répétitions...
Il ne rentrera à Freyr que le 13.X.63...
1964 Aux succès féminins et alpinistiques dans les Dolomites s’ajoute l’effervescence en Belgique et notamment la création de la Commission des voies et pitons qui commence à étudier la réévaluation de l’escalade libre.
Du 23.II.64 au 1.III.64 Claudio est dans le Midi de la France.
Le 27.VI.64 il rencontre John Harlin à Chamonix et le 1.VII.64 Garry
Hemming, mais le 8.VII.64 il est dans la Civetta, ensuite...
Le 6.VIII.64 Claudio fait la 1° sol de la voie Detassis à la Cima Tosa.
Le 1.X.64 il fait le spigolo N de l’Agner en solo.
Le 5.IX.64 il part avec Pellegrinon pour la Andrich de la Cima De Gasperi.
Bepi arrive sur une petite terrasse, il ne fait pas attention car le passage lui semble facile…
8.IX.64
« Cher
Guy Heylemans, je viens de faire encore une fois la triste constatation que les gens se
fichent complètement de l’assurance. En second, j’ai volé avec une prise et le
type m’a laissé filer sur 10m avant de pouvoir m’arrêter. Et il n’avait pas mis
de piton de relais !
Pensez aux
2 vols dans la Direttissima cette année, à la Foquet, etc. A quoi sert la corde
? Amitiés,
Claudio »
Les questions féminines ne se simplifient pas mais avec ses compagnons d’escalade ce n’est pas simple non plus...
Le 13.IX.64 Claudio part avec Marco dal Bianco dans la voie Paolo VI du Pilastro di Rozes. Arrivés à quelques longueurs de la sortie:
Ils sortent par un raccourci.
Claudio y retourne seul mais se dégonfle.
Il finira la voie le 20.IX.64 avec Umberto Benvengnù
En tous cas il n’oubliait jamais...
Claudio rentre à Bruxelles le 8.X.64.
Le 14.VII.65 Claudio se fait photographier avec Lionel et Jean sur le "vrai" sommet du Moine (comme Rébuffat) après la voie Contamine.
29.VII.65 Chris photographie Jean, le mangeur de mousquetons...
Claudio et Lionel suivent: “Départ 2h15, Col de l’Innominata 4h15, départ du socle 6h05, faisons 3 longueurs de la Gugliermina puis abandonnons à cause du mauvais temps: il commence à neiger…”
Ensuite Claudio et Jean partent pour les Dols où ils ouvrent plusieurs voies.
1 : Torre del Lago face O
4 : Torre del Lago Spigolo
Smisurato Portale voie de gauche et voie dans “l’Antre du Dragon“.
Claudio devant l’"Antre du Dragon"
2 : voie Zazie
3 : voie de la Clepshydre… clebs hydre…
Ces deux voies en l’honneur du chien “Zazie”de Carmela, l’amie de Claudio
Claudio repart dans la Civetta où il ouvre la voie des “100 Pilastrini” à la Busazza avec Pellegrinon, puis il va au Pordoi et à la Tofana.
30.VIII.65 Cima Tosa Face NO Voie Barbier-Bourgeois.
Le 23.IX.65 il apprend la mort de Terray
Livanos, Terray, Carmela, Claudio, Maestri dans la Brenta le 3.VIII.65
Le 11.X.65 Claudio rentre à Bruxelles.
1966 : du 3.VI.66 au 5.VI.66 Claudio est invité par Ricardo Cassin pour le 20e anniversaire des Ragni à Lecco.
Du 11 au 15.VI.66 il est dans les Dols avec Delvenne.
Du 5.VII.66 au 21.VII.66 il y grimpote, mais il est déprimé et puis, il traine à Trento...
Claudio y rencontre Heinz et Dietrich Hasse.
Le lendemain… il neige...
Le 29.VII.66 le temps se remet au beau, ils reprennent l’ascension.
Cette année Cesare Maestri escalade la Torre Civica à Trento Quand il atteint l’horloge, Steinkötter lui crie:
Le 5.VIII.66 Claudio est à la Tofana, le 7 au Lagazuoi, le 10 il ouvre avec Pellegrinon et Hasse la Via Internazionale et tombe la tête la première dans une crevasse…
Il parcourt encore une quinzaine de voies et rentre à Bruxelles après le 15.X.66.
Jean Bourgeois rentre épuisé de l’expédition polonaise au Noshaq, qui a mal tourné.
“Bourgeois et Heinrich réussissent à revenir au camp principal après une semaine d’efforts surhumains et grâce à beaucoup de chance” écrit Henri Agresti. En fait Jean a sauvé la vie de son compagnon.
“Si on tient compte, non seulement de sa valeur sportive, mais encore de sa signification humaine, la performance de Jean Bourgeois mérite sans doute le Trophée du Mérite Sportif” écrit un journal.
Claudio est furieux !
1967
À Freyr, on est en pleine "Guerre des Pitons"...
Il y eut perquisition au domicile des présumés dépitonneurs,
avec saisie de pitons...neufs (!) qui ne pouvaient donc être des pitons volés…
La police ne comprit pas le "vol" de vieux pitons…
Le 13.VII.67, Claudio est dans le massif du Catinaccio, au refuge Vajolet qui est géré par les héritiers du célèbre guide Tita Piaz.
dois aussi travailler
au refuge…
Claudio est né le 7.I.38 ; Almo est né le 7.II.38, il devient comme une frère.
Claudio et Almo commencent à grimpeur ensemble dans le Catinaccio et ouvriront de nombreuses voies au fil des années.
Cette année Claudio grimpe pratiquement tous les jours, mais sans exploits notoires.
La discussion sur l’éthique de l’escalade se répand.
Claudio rentre à Freyr le 5.X.67 où rien est simple… tout se complique...
1968 est l’année de la contestation de “Mai 68”.
André et Isabelle achètent un appartement au premier étage de leur immeuble rue de Linthout et, séparé par l’ascenseur, un flat pour Claudio qui finalement jouit de l’intimité d’un logement individuel.
Le 21.VI.68 Claudio est dans le Catinaccio avec Thierry Leruth.
Le 5.VII.68 il est à Chamonix.
Le 27.VIII.68 il est dans les Dols.
10.IX.68 Claudio et Messner ouvrent la Via Albina sur le Ciavazes.
L’événement de l’année c’est la publication d’un article de Messner dans Alpinismus au sujet de l’éthique en escalade. Claudio exulte !
Le 19.IX.68 Claudio fait la Première solitaire de la Via Italia 61.
27.IX.68 Claudio ouvre une première voie dans le Lagazuoi avec Almo.
Almo et Mariangela ont un bébé et quittent le refuge Vajolet pour gérer, sur le Passo Pordoi, l’hôtel Col di Lana, qui deviendra le camp de base de Claudio.
Le 28.IX.68 il rentre à Bruxelles.
1969
Le 13.III.69 Claudio est accepté au GHM (Groupe de Haute Montagne) et le 30.IV.69 il participe à la fondation du GBA (Groupement Belge d'Alpinistes).
Le 10.VI.69 le journal La Meuse-La Lanterne découvre Claudio dans La Directe à Freyr.
Après avoir arpenté les montagnes, à pieds, chargé de valises et des sacs à dos, Claudio vient de recevoir son Ami 6.
Du 13 au 24.VII.69 il est dans les Dols avec Jacques Collaer.
Le 29.VIII.69, Claudio part aux Grandes Jorasses pour parcourir la voie Walker
avec Bernard Hanoteau.
29.VIII.69
30.VIII.69
31.VIII.69
Claudio repart dans les Dols où il retrouve Steinkötter et ensuite Almo et Carlo Platter.
Le 4.IX.69 Claudio ouvre en solo la Via della Rampa Obliqua sur le Lagazuoi.
Le 21.IX.69 avec Almo Giambisi et le guide Carlo Platter ils ouvrent la Via degli Strapiombi sur le Sella.
Le 24.IX.69 Claudio et Carlo ouvrent une voie sur la parois O de la Cima del Lago.
Le 26.IX.69 Claudio, Carlo et Almo ouvrent sur le Lagazuoi Nord la “Via del Drago” en réponse à l’article de Messner.
Le journaliste Sorge prend les trois en photo à leur retour au Falzarego.
Heinz Steinkötter au sommet du Pelmo le 27.VIII.89
À partir de 1969 Claudio fait chaque année plusieurs voyages avec ses parents. Chaque fois qu’il en a l’occasion il leur montre les massifs rocheux comme au Saussois ou dans les Calanques.
Dans ses agendas 23 prénoms féminins se succèdent il en dresse même une liste entre 68 et 73.
1970
Du 6 au 29.VI.70 Claudio est dans les Dolomites avec Elie Hanoteau.
Dans la Gross-Momoli du Sass Pordoi.
23.VII.70 Festival Pop music à Annecy. Le Martin Circus et Johnny sont en pleine forme. 1.VIII.70 Festival Pop d’Aix en Provence.
Claudio grimpe de nombreuses “petites voies”.
Le 18.VIII.70 il est en solo dans la voie
Cassin du Piz Badile.
Et il termine sa saison le 30.IX.70 dans le Karwendel par la voie Auchenthaler dans le Martinswand en solo.
A partir du 30.X.70 et jusqu’au 15.XI.70, Claudio part en voyage en France avec ses parents.
Du 7 au 13.VI.71 Claudio est à Lecco.
Le 17.VI.71 il est aux Tours d’Ai avec Larry Ware.
Le 18.VI.71 Il est à Anvers pour un festival Pop qui est annulé à cause de la pluie.
Le 23.VI.71 il grimpe à Marche les Dames.
Le 27.VI.71 il est au Saussois et le 28 à Chamonix...
Le 21.VII.71 à Fréjus pour un concert de Johnny.
14.VIII.71 : arête sud intégrale du Moine avec Jacques Collaer, décordés !
Le 1.IX.71 il est dans le Sassolungo, le 22 au Campanile di Val Montanaia avec Almo ; ils récupèrent des pitons de Tita Piaz
Le 25.IX.71 Claudio est encore invité au 20e Festival de Trento, et le 27 il rentre à Bruxelles.
En 1971, Claudio a parcouru de nombreuses “petites voies”, s’est beaucoup déplacé, a dragué de nombreuses filles pendant que les autres grimpaient, mais n’a pas remporté de grands succès. Il ne cite même plus ses amies italiennes… Bilan très mitigé…
1972 André est devenu un fonctionnaire important mais Isabelle a horreur des mondanités...
(D.R.G. André Barbier et le Conseiller Général Philippe Bekart
à l’inauguration du Musée Postal du Grand Sablon à Bruxelles)
En famille, les relations restent … supportables...
Claudio part le 1.VII.72 au Scharnitzspize avec Jacques; le 4.VII.72 il est au Pordoi. Il grimpe une trentaine de petites voies dont la moitié en solo parcequ’il ne trouve pas de compagnon...
Il va à la piscine ou se plonge dans la lecture... Avec les filles il laisse passer les occasions…
Il s’isole derrière ses lunettes noires…
Il participe à des sauvetages…
Il rentre à Bruxelles après le 16.IX.72.
Il part en voyage avec ses parents en France du 23.X.72 au 5.XI.72…
Bilan très mitigé...
Du 22.II.73 au 20.II.73, Claudio est en voyage avec ses parents en Italie.
Du 20 au 23.III.73 il est dans les Alpes Apouanes.
Le 29.III.73 il est de retour à Bruxelles après un crochet par le sud de la France.
Le 1.VII.73 il parcourt la Fissure en Y
au Miroir d’Argentine, passe par Chamonix, la Cougourde, les Dols, une vingtaine de petites voies, dont la moitié en solo parce qu’il n’a pas de compagnon… Il se sent abandonné...
Le 17.X.73, Claudio et Alain Vercammen assistent au concert des Rolling Stones, en matinée, puis ils se cachent dans les coulisses et suivent aussi le concert du soir…
Le 2.VII.74 Claudio est à Chamonix avec Jean-Claude Debels, puis dans le Vercors, les Alpes Maritimes et finalement les Dols.
Il rentre à Bruxelles le 23.IX.74.
Il a parcouru une trentaine de “petites voies”, des voies normales et même une ferrata... dont la moitié en solo... parce qu’il ne trouve pas de compagnon... Il se sent vieux... abandonné...
Une hôtesse d’une agence touristique s’intéresse à lui, mais il laisse passer l’occasion...
Claudio se confie à Helmut Dumler dans “Berg Echo”
Le 7.II.75 j’allai pour la première fois à Freyr.
Le 7.VI.75 Claudio est en voyage avec ses parents et dort au pied de la tombe de Chateaubriand pour reposer face à l’océan comme le grand homme.
Cet été il va du 20.VII.75 au 6.IX.75 surtout dans les Dols.
Il ne me remarquait pas, il avait ses problèmes...
Ce n’est que bien plus tard qu’il commença à m’intriguer...
Le 10.IV.76 nous grimpons dans Le Jardin d’Allah.
Puis nous commençâmes à grimpeur ensemble, à ouvrir de petites voies...
Du 24.V.76 au 11.VI.76 Claudio part en voyage avec ses parents.
Ils passent par Chamonix. Vacances heureuses, réconciliés...
Pendant nos escalades nous nous inventions des histoires. Pendant la semaine je les lui dessinais et les lui envoyais...
Il y eut une série iconoclaste...
Petit à petit nous laissons vagabonder nos fantaisies…
Nous parcourons les nouvelles petites voies de Claudio, nous en ouvrons d’autres... “Les Yeux Aveugles” et “Les Pourpres Cieux”...
Pendant la semaine, au travail à l’hôpital, je crayonne sur des enveloppes de radiographies...
Freyr
Escalade à Chaleu
Moniat voie du Cimetière : je vole avec une prise...
Sesto à mac...
... ou sieste au hamac ?
1976
Nous allâmes à Chamonix...
Sur le "vrai" sommet du Moine
Nous allâmes dans les Dolomites...
Et je découvris que Claudio était un compagnon fascinant et extravagant...
Comme rémunération, mon guide me demanda un dessin par jour et par voie.
Chamonix, 1er juillet
Bécassine sur le Mont Blanc
Le Moine et le refuge du Couvercle
Arête sud du Moine avec Jean-Yves
Orages
Jean-Yves et Claudio font un but à l’arête
Sud de Peuterey
On se console avec de génépi
"Saint Rock"
Nous déménageons au mazot
On va grimpoter aux Gaillands
Jean-Yves et Claudio font un but au Peigne
Heinz Steinkötter arrive et m’explique l’histoire de Sefkov, le plieur de bananes
Jean-Yves va regarder les jolies filles à la piscine
Claudio et moi allons à la Chapelle de la Glière
J-Y et Claudio font le Peigne
J-Y ne part pas au Dru
Nous partons pour les Dols en passant par Sirmione
Voie Maria du Pordoi
La 1ère Tour de Sella
Torrione Aurelia
Omelette aux myrtilles au refuge Dibona
Refuge Dibona: orage
Terray aurait dit: “C’est du rocher prisu…”
Falzarego
Cima Boi
Le 25 juillet il neige au Pordoi !
Pitonstory
Col di Lana: il pleut
“Les clous, quand ils vous arrivent…”
Torre Gialla
Descente du Barancio et Miriam
Cinque Torri - Diretta Dimai
Direttissima degli Scoiattoli
1.VIII.76 Agordo: repos
Torre Venezia
Montée à Vazzoler
Balade en barque sur le lac de Alleghe
2ème Tour de Sella
Monte Averau
Orage aux Tre Cime
Orages: on dort à Locatelli
Cima
Grande dans le brouillard
Salsiccia et Paterno
Torre di Toblino e les mules
Cima Ovest
Orages retour au Pordoi
Voie Pederiva
Refuge Città di Fiume
Les vipères du Bosconero
Les orages continuent
Cortina
Voie Preuss de la Piccolissima
Locatelli : pluie
Voie Comici de la Cima
Grande
Dobbiaco
Refuge Schlernbödele
Il pleut
Spigolo du Monte Castello
Retour au Pordoi
Retour à Chamonix
30.VIII.76 ... retour en Belgique... :-(
Le point culminant de notre séjour avait été la répétition de la Comici de
la Cima Grande pour fêter le 20e anniversaire de la première fois que
Claudio y était allé avec Henri Mabille.
Mais pour Claudio,
“le maximum c’est une énorme sono aux pieds de la Civetta, les Rolling Stones à fond la caisse, et grimper en solo …“
Je donnai mon album de dessins à Claudio comme cadeau de Noël et il répondit:
De l’origine des noms des voies...
Puisque j’arrachais plus de prises que Claudio, il m’avait promis “ma” voie qu’il aurait baptisée
“La saxiphrage”… du latin 'saxum': rocher et 'frangere': briser...
Le soir, au "Chamonix", nous assemblions les tables et dînions entre copains, et François nous servait des Côtes du Ventoux...
Donc… nous étions rentrés en Belgique et la vie normale reprit son cours: nous grimpions chaque week-end et même quelque fois en semaine, à Bouffioulx, à Sy, dans les autres massifs…
1977
Nous écumions systématiquement tous les massifs...
Au pied de ses voies de nouveaux noms avaient été peints...
Nous allâmes draguer les bouquinistes à Bruxelles, Anvers, et Paris
Claudio décréta la fin de l’histoire de l’alpinisme.
Le printemps était arrivé, nous nous entraînions pour la prochaine saison dans les Dols, nous avions commencé à ouvrir de nouvelles petites voies, aussi dans le massif du Paradou
Avant d'ouvrir une nouvelle voie, Claudio "peignait" soigneusement les rochers en descendant depuis le haut.
Cette histoire s’arrête brusquement, pendant l’après-midi du 27 mai 1977, au pied des rochers du Paradou, à Yvoir sur Meuse.
On ne sut jamais ni comment, ni pourquoi...
“Non ci si uccide per amore di una donna. Ci si uccide perché l’amore, qualunque amore, ci revela nella nostra nudità, miseria, inermità, nulla”
"On ne se tue pas par amour d’une femme. On se tue parce que l’amour, n’importe quel amour, nous révèle dans notre nudité, misère, impuissance, nullité"...
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Principaux massifs fréquentés par Claudio
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Épilogue
En 2010 des abus sexuels furent dénoncés dans l’école de Zevenkerken où Claudio avait séjourné de 1948 à 1952. On estime à 10% le nombre d’enfants qui sont victimes de violences à l’école.
Nous admirons l’activité des grands alpinistes, mais rarement nous connaissons leurs motivations profondes.
Pourquoi Emilio Comici atteignait-il la volupté pendant qu’il franchissait en solitaire le vide et le surplomb ? Qu’a signifié pour Paul Preuss le fait d’avoir été, non seulement, un enfant maladif avec un syndrome poliomyélitique, mais aussi un juif pendant la période historique de l’affaire Dreyfus ? Qu’a signifié pour Claudio Barbier le bulletin du 12 avril 1952 ?
Comme le disait Marino Stenico: “ Alpinisme... pourquoi ? ”
Anne Lauwaert
Loco, le 28 novembre 2011.
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